Auteure : Lise Larbalestrier

Aujourd’hui, je rentre à la maison après une semaine de vacances au soleil. Une première depuis trois longues années.
J’ai relevé pas mal de challenges: repris l’avion, partir seule avec ma fille (ou partiellement car nous avions de la famille sur place), gérer tout ça … en plus de tout ça: le départ précipité du chat, le nez fracturé de ma fille la veille du départ, le bagage pas aux normes de la compagnie aérienne, le stress d’avoir oublié quelque chose et la nécessité de devoir mettre entre parenthèses mes activités en cours. Déconnexion complète.
J’arrive à la maison ce matin … pourtant tellement heureuse de ‘rentrer dans mes meubles’ et … rien. Il ne se passe rien. Je regarde tout autour, … je reconnais, … retrouve les choses laissées là, … le chat a qui nous avons terriblement manqué, … La réalité me saute aux yeux : ce n’est pas chez moi ici. J’ai ressenti la même chose lorsque ma fille est née. Je suis revenue à la maison sans elle, ce n’était déjà pas chez moi. Elle est revenue deux semaines après et ce n’était pas chez nous.
Je reconnais tout : mes meubles, l’aménagement des pièces, je retrouve même les idées de réorganisation des pièces pour créer de l’espace plus fonctionnel, … mais ce n’est pas chez moi. Quelle sensation étrange n’est-ce pas? J’ai investi dans cette maison il y a presque 9 ans, elle nous a accueilli avec les chats et a vu la famille s’agrandir, des projets se créer, puis se détruire, des situations évoluer, du confort amélioré, des moments de grands calmes et des périodes de cris récurrents, … tout ça, tout ça.
La question que je me pose est :où aller? et comment faire pour y aller? Quelle est la prochaine direction? Je sais que je ne suis plus chez moi ici, que cette maison attend d’autres propriétaires pour de nouvelles aventures, mais nous concernant : où aller? Encore en Belgique? A l’étranger? Quelle partie du globe? Ou plusieurs endroits? Voyager plus et autrement? J’ai acquis jusque là pas mal de liberté(s), ce voyage m’a prouvé que je n’en profite pas assez, je me cantonne à une routine épuisante d’un train-train quotidien qui manque de saveur.
Et si j’avais perdu mon ‘souffle’ en me sédentarisant?
Dans une autre vie, j’ai été nomade, … je vivais dans de grands espaces et je voyageais tout le temps. Ce que mes parents m’ont également offerts dans cette vie puisque mon papa travaillant pour une compagnie aérienne, nous offrait la possibilité de « bouger » pas mal, … dans le monde entier à vrai dire, … souvent, … tout le temps! A quel moment la connexion s’est-elle brisée?
J’ai vu les cabines crew, les hôtesses d’accueil et le staff d’assistance, … ça me branchait tellement à l’époque, je voulais absolument devenir hôtesse de l’air, partir partout, en avion, voler, le prestige de l’uniforme, la silhouette de rêve, l’essence dégagée par les hôtesses qui nous servaient à bord et veillaient à notre confort, voyager et pouvoir dire « je travaille pour une compagnie aérienne et je parcours le monde », … où est passée cette ferveur? Je les regarde comme si je n’avais jamais rien ressenti pour ce job, … aucun effet. Peut-être que ce n’était pas un job pour moi, que ça aurait usé trop vite mon organisme ou que je n’aurais pas produit autant d’ouvrages et d’outils de développement personnel, j’aurais restreint mes activités et ma créativité pour voler. En fait, je n’en sais rien et je n’en saurai jamais rien 🙂 … ne faire aucune supposition … Il y a cependant une similitude avec la maison : aucun effet.
Le sentiment de rentrer – pas- chez soi n’est pas né d’hier. Il date déjà de deux ans et quatre mois. Qu’ai-je mis en place pour bouger? Rien ou pas grand chose. Je suis en constat permanent de ce « non mouvement » et de cette maison qui, au final, me pèse. j’ai beau regarder tous les DIY du monde pour la relooker ,…. oui … après c’est joli et j’ai bon goût, ça me plait quand je passe et que je contemple ma création. Temporaire.
Que vais-je mettre en place pour bouger? Aucune idée!
– www.melleseraphine.net